Logement étudiant : jeune et retraité, deux générations sous le même toit
Habiter chez une personne âgée ? Le concept vous paraît surprenant, pourtant certains étudiants l'ont adopté. L’idée : partager le logement d’un sénior en échange de moments de convivialité. À Dijon, Godlives et Françoise reviennent sur cette "incroyable aventure".
Réunir deux générations sous le même toit : c’est le pari qu’a fait l’association Binôme 21 à Dijon (21). Au total, depuis 2010, l’association propose une quarantaine de colocations entre étudiants et retraités. "L’objectif était de changer le regard sur la jeunesse et la vieillesse, de créer du lien entre ces deux générations", explique Aurélie Benoit, l’une des coordinatrices.
Et cela marche. Le concept s’est développé un peu partout en France et semble plaire aux étudiants qui y voient un moyen de faire des économies tout en partageant de bons moments avec leur binôme. Loin d’être une contrainte, la colocation intergénérationnelle apparaît plutôt comme un bon compromis.
Un binôme qui doit être "compatible"
"Il me fallait quelqu’un qui ait le même sens de l’humour que moi, sinon cela n’aurait pas collé", s’exclame Godlives. Après une première expérience en colocation traditionnelle, l’étudiante en PACES (première année commune aux études de santé) a préféré se tourner vers la colocation intergénérationnelle. "Avant de former les binômes, on fait passer des entretiens aux jeunes et aux personnes âgées pour connaître leurs attentes et leurs besoins, précise Aurélie Benoit. Ensuite, on organise une première rencontre et ils ont chacun une semaine pour se décider."
Godlives est arrivée chez sa colocataire en mars dernier. L’emménagement peut se faire à n’importe quelle période de l’année, mais généralement les étudiants s’installent pour l’année scolaire, de septembre à mai. Une chambre avec au minimum un lit, un bureau et une armoire est mise à leur disposition. "Comme il y avait deux chambres, Mme Lucotte m’a laissé le choix. J’ai choisi celle qui donnait sur le jardin. En plus, elle est plus grande", raconte l’étudiante.
La solidarité, valeur indispensable
Une cohabitation bien encadrée
Si vous êtes intéressé par ce concept, renseignez-vous auprès des associations, elles vous mettront directement en relation avec votre futur binôme et la procédure sera entièrement encadrée.
À Dijon, les étudiants versent une indemnité mensuelle de 30 à 250 € par mois au propriétaire, "ce qui correspond aux charges en général", estime Aurélie Benoit, la coordinatrice.
Parmi les avantages : les étudiants ont leur propre chambre et parfois même leur propre salle de bain, tout en ayant accès aux parties communes. "Ce sont souvent des grandes maisons avec jardin", complète la coordinatrice. Et si la colocation ne se passe pas comme prévu ou si vous devez quitter les lieux plus tôt que prévu, vous n'avez qu'un mois de préavis. La seule condition, en tous cas pour l'association Binôme 21, rester au minimum deux mois dans le logement.