Comprendre la classe énergie d'un logement
Si vous envisagez de déménager ou de rénover, vous feriez bien de regarder la classe énergie de votre futur logement. Les économies à la clef peuvent être significatives. Attribution, lecture et impact sur la facture, on vous en dit plus sur le classement énergétique.
- En France, les logements bénéficient d'une étiquette ou classe énergie, qui permet d' évaluer leurs performances .
- Le classement s'étend de la lettre A, la meilleure classe, à la lettre G, la pire classe.
- Les logements F et G sont appelés des " passoires thermiques ", du fait de leur impact environnemental négatif et de leur importante consommation qui alourdit fortement les factures de chauffage par exemple.
- Le classement énergétique d'un bien s'obtient grâce à la réalisation d'un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
- Le DPE est indispensable pour la vente ou la location d'un bien, mais il peut également venir compléter un bilan thermique en donnant de précieuses indications aux consommateurs souhaitant réaliser des travaux de rénovation.
Qu'est-ce que la classe énergie d'une maison ou d’un appartement ?
Classe énergie : définition
La classe énergie, c’est ce qui permet d’évaluer les performances d’une maison ou d’un appartement. Elle est exprimée en kWh/m² an et se matérialise par l’étiquette énergie. Afin d’obtenir la classe d’une habitation, le propriétaire doit pratiquer un Diagnostic de Performance Énergétique (communément appelé DPE). Pour ce faire, il est nécessaire de faire appel à un diagnostiqueur immobilier certifié.
Attention, la classe d’une habitation doit obligatoirement être affichée lors de la mise en location ou de la vente d’un bien immobilier. En revanche, la certification est valable pendant dix ans !
Classe énergie : le système de lettrage
Afin de rendre la lecture de la classe énergie simple et accessible à tous, l’étiquette est standardisée grâce à un système de lettrage pour tous les logements. Cette standardisation permet aussi de pouvoir comparer les performances énergétiques des logements facilement.
Elle comprend 7 paliers allant de A (meilleur classement) à G (pire classement). Un dégradé de couleur allant du vert au rouge vient renforcer la lisibilité de l’étiquette comme dans l’exemple ci-dessous.
Comment bien lire la classe énergétique d’un logement ?
Même si des figurés équivoques ont été mis en place pour rendre accessible l’étiquette environnementale, il n’est pas toujours facile de se faire une idée précise de ce qui se cache exactement derrière.
Pour éviter les mauvaises surprises, voici la traduction concrète des étiquettes. Ainsi, vous saurez quelle classe énergie est bonne ou non lors du choix de votre appartement ou maison.
Classe énergétique |
Consommation annuelle du logement |
Performances énergétiques |
Facture annuelle pour un logement de 100m² |
---|---|---|---|
Classe énergie A |
< 50 kWh/m² |
Logement très économe en énergie, votre facture devrait fondre comme neige au soleil ! |
< 250€ |
Classe énergie B |
51-90 kWh/m² |
Logement économe en énergie, à vous les économies sur votre facture d'électricité ou de gaz. |
251-500 € |
Classe énergie C |
91-150 kWh/m² |
Logement avec de bonnes performances, une maison ou un appartement récent où il fait bon vivre. |
501-750 € |
Classe énergie D |
151-230 kWh/m² |
Logement énergivore, il est sûrement possible d'améliorer ça en y faisant des travaux d'amélioration énergétique. |
751-1150 € |
Classe énergie E |
231-330 kWh/m² |
Logement à consommation moyenne comme pour la plupart des foyers français. Les performances sont mauvaises. |
1151-1650 € |
Classe énergie F |
331-450 kWh/m² |
Logement très énergivore à forte consommation énergétique, ancien et mal isolé. |
1651-2250 € |
Classe énergie G |
>450 kWh/m² |
Logement extrêmement énergivore, on vous conseille de ne pas vous y installer ou d'y faire des travaux d'urgence. |
> 2250 € |
Bon à savoir :
À titre de comparaison, la consommation moyenne annuelle d’un logement en France est de 250 kWh/m² par an. L’objectif : une réduction de cette moyenne à 150 kWh/m² en 2020 et 50 kWh/m² en 2050 !
Quelle est la différence avec les autres classements énergétiques ?
Cela ne vous aura pas échappé mais, de nos jours, il existe effectivement des classements énergétiques pour divers éléments, à savoir :
- les logements;
- les appareils électroménagers;
- les éclairages;
- les équipements multimédias;
- les systèmes de chauffage et de production d’eau chaude.
Naturellement, même s'ils partagent tous le même système de lettrage, leurs classes ne se calculent pas de la même façon. La consommation d’une maison ne se mesure pas de la même manière que celle d’un téléviseur par exemple. Les consommations énergétiques se mesurent en kWh (kilowattheure), mais « l’utilisation normale » prise en compte varie :
- kWh par m² et par an pour une habitation;
- kWh pour 100 cycles pour les lave-linge, sèche-linge et lave-vaisselle;
- kWh par an pour un réfrigérateur, un congélateur ou un aspirateur;
- kWh pour 1 000 heures d’utilisation pour les télévisions, écrans, lampes, LEDs et ampoules.
Comment calculer la classe énergétique d’un logement ?
Quels sont les critères pris en compte lors du calcul ?
Lors du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) d’une habitation, plusieurs critères sont pris en compte par l’expert . Ces critères auront un impact direct sur la classe attribuée au bâtiment testé.
Au total, ce sont plusieurs dizaines de points qui seront contrôlés par l’expert alors, il est difficile de tous vous les citer. Néanmoins, certains sont plus déterminants que d’autres. Voici donc les principaux éléments pris en compte dans le calcul :
- les matériaux de construction du bâtiment (béton, brique, bois...) ainsi que ses caractéristiques d’isolation (combles isolés ou pas, présence de fenêtres double vitrage …) ;
- les équipements (système de chauffage : type de chaudière, pompe à chaleur...) ;
- le mode de régulation de ces équipements (thermostat connecté ou non, régulateur de température...) ;
- les données climatiques locales.
Comment est calculée la lettre énergétique ?
Mise au point par l’ ADEME (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), la méthode 3CL est une méthode de calcul qui permet de faire le bilan énergétique d’une maison et d’en déduire la classe. Elle s’applique à tous les logements construits après le 1er janvier 1948 et étant équipés d’un système de chauffage individuel.
Elle s’appuie sur 4 principales sources de données :
- l’occupation journalière, qui est en moyenne de 16 h en semaine (entre 10 et 18h) et de 24 h durant le week-end;
- une absence moyenne évaluée à 2 semaines en été et à 1 semaine en hiver;
- le taux d’occupation des lieux par rapport à la surface habitable (pour évaluer la consommation en eau chaude sanitaire) ;
- le climat départemental (l’altitude du logement, sa distance par rapport au bord de mer, ainsi que les moyennes climatiques des 30 dernières années).
Le saviez-vous ?
D’après la méthode 3CL, une température de chauffage de 19°C est suffisante en journée tandis que pendant la nuit 17°C seulement sont nécessaires.
Quel impact a le classement énergétique ?
Quel est l’impact de la classe énergétique sur une facture ?
La classe énergie est un critère très important à ne pas négliger lors d’un déménagement. Les logements classés G consomment 10 fois que ceux classés A. Le résultat sur votre facture est donc équivoque : une multiplication de cette dernière par 10 ! À consommation égale, si une famille qui réside dans un appartement de classe A paie 300 € de facture d’électricité, une famille qui habite dans un appartement de classe G devra s'acquitter,elle, d’un montant de 3 000 €.
Devant de tels écarts, on comprend toute l’importance de la classe énergie et surtout, de choisir une habitation qui peut justifier de bonnes performances !
L’impact du classement énergétique sur le marché immobilier
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) et la classe énergétique des logements qui en est déduite ont eu un gros impact sur le marché immobilier ces dernières années. En effet, en plus de servir d’outils de comparaison fiable pour les futurs acquéreurs et locataires, le DPE est également au cœur de nouvelles réglementations et d’interdictions visant certains logements.
En effet, depuis le 24 août 2022, les loyers des logements dont le DPE est classé F ou G (donc des passoires thermiques) sont gelés et ne peuvent donc pas faire l’objet d’une augmentation.
Ce n’est pas tout, depuis le 1er janvier 2023, les passoires thermiques citées un peu plus haut sont carrément interdites à la location !
Toutes ces actions s’inscrivent dans la continuité de la loi de lutte contre le dérèglement climatique. Avec ces décisions, l’État entend bien faire la chasse aux logements énergivores et lutter contre la précarité énergétique.
D’après l’ONPE (l’Observatoire National de la Précarité Énergétique), en 2021, c'est près d’un quart des ménages en France qui ont été confrontés à une difficulté à payer leurs factures d’énergie (les 18-34 ans sont d’ailleurs les plus touchés puisqu’ils représentent 46% des ménages concernés).
Comment améliorer son classement énergétique ?
Même si l’État a pris des mesures pour épargner certains ménages de l’explosion du prix de l’électricité et du gaz (bouclier tarifaire, chèque énergie), ces aides demeurent temporaires et n’apportent aucune solution sur le long terme. Or, l’État entend parallèlement poursuivre sa lutte contre les logements énergivores en multipliant les réglementations et les interdictions.
Une question se pose donc : comment les propriétaires peuvent-ils faire face à ces nouvelles règles et quelles options ont-ils ?
Les travaux de rénovation énergétique
Sans grande surprise, pour sortir son bien immobilier d’une classe F ou G (surtout s’il s’agit d’une maison ancienne ), les travaux de rénovation sont votre seule porte de sortie.
Mais avant de vous lancer tête baissée dans ces projets qui peuvent rapidement gagner en ampleur, il est absolument primordial de commencer par la première étape : faire réaliser un audit énergétique auprès d’un professionnel certifié RGE (condition sine qua non pour être éligible aux aides qui vous aideront à financer les travaux nécessaires).
Une fois l’audit réalisé, vous aurez une meilleure idée de quels travaux réaliser et aussi -et surtout- par lesquels commencer. En effet, le professionnel avec lequel vous réaliserez l’audit vous aidera à déterminer l’ordre de priorité. Naturellement, si votre maison est une réelle passoire thermique, alors vos premières actions devront viser les sources principales de gaspillage (une mauvaise isolation à l’origine de déperdition de chaleur, un système de chauffage vétuste, une ventilation obsolète …).
Voici une liste non exhaustive des premiers travaux que vous pourriez avoir à réaliser :
- refaire une isolation performante de toutes les parois (murs, combles, planchers, fenêtres) ;
- remplacer l'équipement de chauffage et eau chaude sanitaire (en privilégiant les pompes à chaleur, chaudières biomasse) ;
- installer une VMC double flux.
Si vous envisagez d’aller encore plus loin, vous pouvez viser une rénovation BBC (Bâtiment Basse Consommation) qui vous permettra d’atteindre des performances optimales (grâces à des équipements très peu gourmands) ainsi qu’un logement bien plus respectueux de la planète qui ne rejette qu’un minimum de gaz à effet de serre (GES) !
Quelles aides financières pour améliorer son classement énergétique ?
Afin d’aider et d’encourager les propriétaires à s’investir dans la transition écologique et à lutter contre la précarité énergétique, plusieurs nouvelles aides, primes et prêts ont vu le jour.
Ces initiatives font suite aux décisions prises par l’État pour lutter notamment contre les passoires thermiques. Ces aides sont là pour aider les propriétaires à faire des économies (surtout au vu du prix de la rénovation au m2 ), mais elles sont aussi les outils pour une transition énergétique forte et rapide !
Voici une liste des aides financières qui vous aideront à financer vos projets de rénovation énergétique :
- MaPrimeRénov';
- MaPrimeRénov’ Sérénité;
- l’éco-PTZ;
- les primes CEE;
- le prêt Avance Rénovation (PAR) ;
- la TVA à taux réduit;
- les aides locales .